Sur un coup de tête, un samedi midi maussade, nous avons réservé un repas au Bristol, au restaurant Epicure, la cuisine 3 étoiles d’Eric Fréchon.
Pourquoi un tel repas sur un coup de tête me direz-vous ? Parce que comme c’est le cas pour de plus en plus de restaurants, en particulier étoilés, la direction demande une empreinte bancaire de 250 euros par personne. Je préférais donc être certaine de ne pas être pris pas de grippe intempestive ou autre gastro inopinée.
Nous n’étions pas dans la salle habituelle en raison de travaux dans le jardin. Il n’y avait pas de lumièe naturelle mais ce n’était pas trop gênant. Le décor ne nous faisait pas oublier où nous étions.
Pour un déjeuner exceptionnel qui ne se reproduira pas avant un moment, nous avons menu signature d’Eric Fréchon, avec ses plats emblématiques.
Nous avons donc commencé par une triple mise en bouche à base d’huître, de crevette et de tartelette aux foies glacée au porto.
La première entrée est un plat aussi bon que bon. Le haddock est très léger. La mousseline est tellement onctueuse que je n’ose pas imaginer la quantité de beurre nécessaire. Les petites perles de caviar venaient donner de l’iode et du peps aux pommes de terre, tout comme le croustillant fourrée à la crème aigrelette.
C’est un plat plus classique. On retrouve souvent la langoustine dans les menus dégustations. La portion est d’ailleurs idéale. La cuisson est parfaite et les goûts se marient très bien. Mais l’assiette a vite été éclipsée par le plat suivant qui est probablement mon coup de coeur du menu.
Certains plats sont inoubliables et celui-ci en fait partie. J’avais adoré le poireau chez Alain Passard. J’ai tendance à ne manger le poireau qu’en soupe et pas comme un légume à part entière. Le mariage poireau et tartare d’huître est excellent. Je tenterais bien de le refaire chez moi mais je risque d’être déçue…
Sur le papier, ce plat a tout plaire et en vrai, il est fabuleux. Les deux jus sont super goûtus, le mélange truffe noire et foie gras est classique mais il marche tellement bien. Evidemment, on sauce à la fin !
L’huile de curry est la bonne idée de ce plat, subtil mais suffisamment présente. Mais le plat est assez oubliable comparé au reste.
Le moment tant attendu : la fameuse poularde en vessie, un des plats signature du chef. C’est le genre de plat qu’on ne fera probablement jamais chez soi. Ici, la poularde est cuite pendant 4h dans du vin jaune et oui dans une vessie. Des personnes à la table à côté l’avaient pris à la carte, et le serveur est venu ouvrir la vessie et découper la poularde devant eux. On a pu profiter du spectacle nous aussi ! Avec une cuisson pareille, sans surprise, je n’ai jamais mangé de poularde aussi moelleuse. Le bouillon, un peu gras, était plein de saveurs. Mémorable !
Citron de Menton, givré au Limoncello et citron confit aux saveurs de poire
Moi qui commence à caler à partir du dessert et qui ne suis pas un bec sucré, j’ai fini tous mes desserts. Entre la poularde et le dessert au chocolat, le citron et la poire apporte une fraicheur appréciable et plein de légèreté.
Monsieur ayant une allergie aux poires, dans ce type de cas il a droit à un autre dessert. C’est donc 2 fois plus de choix et de découverte. Souvent, je finis par être jalouse de son plat… Ce jour-là, il a eu droit à la noix de coco dont la coque était en chocolat blanc. avec un de ces sorbets…
Fèves de cacao « origine Guatemala » pépites de grué sablées à la fleur de sel, émulsion de lait fumée à la vanille, glace au grué de cacao.
Tout était parfait dans ce plat, présenté dans une fève de cacao.
Le service était aux petits soins. Le prix du menu dégustation est supérieur à de précédents 3 étoiles que nous avons fait. Mais cela s’expliquait facilement par des produits de luxe présents dans le menu : caviar, truffe. Habituellement, ces ingrédients sont proposés en supplément dans le menu de base.
Les portions étaient parfaites, ni trop peu, ni trop copieux. L’équilibre n’est pas toujours là dans la plupart des restaurants mais nous sommes partis en ayant profité de chaque plat.
Mention spéciale au pain dont la farine est faite au Bristol même.
Côté vin, nous avons bu une bouteille de Savennières, Loire. 100% chenin blanc, voisin de la célèbre coulée de Serrant.
Nous n’avons malheureusement pas pu voir le Chef Fréchon mais à notre demande, le restaurant nous a envoyé le menu dédicacé.
Nous avons tout de même pu visiter les cuisines et la cave.
Epicure, le Bristol, 112 faubourg Saint-Honoré, 75008 Paris
Menu dégustation 380 euros